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L’Art brut en Suisse

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Comme je l’avais rela­té dans un pré­cé­dent billet, le musée de la col­lec­tion de l’Art brut a été pour moi une décou­verte éton­nante, qui confirme ce que m’en disait Shi­ge­no­bu Gon­zal­vez « Le plus beau musée du monde ». Ce der­nier m’a éga­le­ment trans­mis récem­ment deux docu­men­taires issus des archives de la  Télé­vi­sion suisse romande (TSR).

Le pre­mier (daté du 8 juillet 1965) est pré­sen­té par un jour­na­liste un peu aga­çant (et  condes­cen­dant à l’excès), Alexandre Bur­ger aux côtés de l’é­quipe de Pro­grès de la méde­cine, mais à la fois tout à sa tâche de repor­ter, met en image les pra­tiques artis­tiques innées de malades de la sec­tion psy­chia­trique de l’hô­pi­tal de Cery, en ban­lieue lau­san­noise. Le jour­na­liste s’en­tre­tient notam­ment avec l’ar­tiste Aloïse Cor­baz, aus­si connue sous son simple prénom.

Le second, issu de l’é­mis­sion “Les clés du regard”, pose une défi­ni­tion très nette de l’Art Brut et de ce qui en fonde la par­ti­cu­la­ri­té par l’artiste et col­lec­tion­neur Jean Dubuf­fet, ain­si que sa rup­ture avec la pen­sée de la cri­tique d’art du moment :

Ces gens [les artistes et cri­tiques pro­fes­sion­nels, NdR] sont des gens qui ne res­sentent pas aus­si for­te­ment que moi la notion d’art brut et la dif­fé­rence entre cet art-là et l’art du pro­fes­sion­nel et qui donc ne se serait pas expri­mé de façon bien claire. Il s’agit d’un art très par­ti­cu­lier dont je veux beau­coup qu’il ne se confonde pas avec ce qu’on a appe­lé l’art psy­cho­pa­tho­lo­gique, parce que je trouve qu’il n’a abso­lu­ment rien de patho­lo­gique. Il s’agit de, somme toute, de formes d’art qui se dif­fé­ren­cient de l’art cultu­rel. Contrai­re­ment à ce que les gens croient, l’art cultu­rel n’est qu’un aspect très par­ti­cu­lier, très spé­cieux, de la créa­tion d’art.

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