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Average White Band : Scot-Soul

Cut the Cake
Cut the Cake

AWB, ce sont d’a­bord deux gueules. Il y a d’a­bord cette voix arrière-gut­tu­rale qui cherche le timbre d’un sax ou peut-être bien celui d’un chat de gout­tière. Oui, c’est le roux Hamish Stuart qui fait l’as­cen­seur entre ses deux octaves. Un voix souple, ronde, jamais nasillarde, presque fémi­nine. Il y a cette com­plé­men­ta­ri­té presque impos­sible à déter­mi­ner, à contin­gen­ter. Oui, Hamish Stuart et Alan Gor­rie forment un duo de lea­ders, alter­nant les cou­plets et leurs ins­tru­ments. Gor­rie à la voix plus écor­chée, Stuart est plus soul. Roger Ball (saxophone/claviers) les aide à char­pen­ter ces mor­ceaux issus de thèmes bro­dés pen­dant des jam ses­sions. L’exemple de School­boy Crush est par­fait à ce titre (!) et la ver­sion don­nées en 1975 en live dans l’é­mis­sion Soul Train (c’est l’une des rares appa­ri­tions d’un groupe écos­sais et majo­ri­tai­re­ment blanc dans une émis­sion où les afro-amé­ri­cains dominent – même si j’a­voue que cette asser­tion pour­rait être consi­dé­rée comme un peu mal­ve­nue) est une illus­tra­tion idéale.

Le groove impec­cable avec son intro de bat­te­rie assai­son­née aux gre­lots, et cette fois c’est Hamish Stuart qui com­plète le groove à la basse, avec un jeu au plectre qui fait mouche : un choix éco­no­mique de notes pla­cées comme il faut pour faire dan­ser le mor­ceau, le com­plé­ment du jeu au doigt d’A­lan Gor­rie, volon­tiers plus pro­lixe. Gor­rie s’ap­plique à tri­co­ter des cocottes fun­ky à la rigueur métrique impla­cable sur ce tem­po déten­du. L’un et l’autre se répondent comme jadis Bob­by Byrd répon­dait aux prêches endia­blées du divin James Brown.

Sorte d’an­ti­phrase, le duo de lea­ders chante les amours de récrés et l’illu­sion d’un ins­tant, au condi­tion­nel sur un thème funk hyp­no­tique torride :

Je peux peut-être te rac­com­pa­gner à la mai­son / S’il pleut nous pour­rons trou­ver un abri / J’ai­me­rais prendre ta petite main / Mon coeur bat la cha­made / Nous devons faire connais­sance nous le pouvons

Cut the Cake (1975) occupe une place de choix dans ma dis­co­thèque et il la conser­ve­ra, tant cet album envoie d’ondes sis­miques dès la pre­mière écoute. C’est l’oc­ca­sion de redé­cou­vrir un groupe aujourd’­hui négli­gé, comme trop d’entre eux peut-être parce qu’il a mal vieilli (?), à tra­vers leur trois pre­miers albums :

  • Show Your Hand (1973)
  • AWB (1974)
  • Cut The Cake (1975)
  • Soul Sear­ching (1976)
  • Per­son To Per­son (live) (1976)