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    D’une ville idéale : Guy Debord à l’école imaginaire de Vauban

    On savait Guy Debord autant fas­ci­né par les mora­listes que par les grands théo­ri­ciens de la guerre (Clau­se­witz, offi­cier prus­sien qui tra­hit la Prusse pour la Rus­sie en 1812 et rédi­gea un manuel de guerre publié après sa mort par la volon­té de sa veuve ; mais aus­si Sun Tzu, offi­cier chi­nois dont l’exis­tence est sup­po­sée aux Ve et VIe siècles avant J.-C. et auteur du pre­mier trai­té de guerre connu). On sait désor­mais que la stra­té­gie qui l’a­mè­ne­ra bien plus tard a deve­nir l’in­ven­teur du Krieg­spiel (créé vers 1955, dont il dépose le bre­vet d’in­ven­teur dix ans plus tard, en 1965) était déjà un amour de jeunesse. Le pas­sion­nant Boris…

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    Schwob et Bertillon

    J’ai évo­qué, à l’oc­ca­sion de mon pas­sage à Lau­sanne et de la visite de l’ex­po­si­tion du Musée de l’É­ly­sée, le cri­mi­no­logue pion­nier Alphonse Ber­tillon. Par hasard, à la lec­ture des Mœurs des Diur­nales. Trai­té de jour­na­lisme de Mar­cel Schwob (sous le pseu­do­nyme de Loy­son-Bri­det), je tombe sur le cha­pitre inti­tu­lé “De la science”. Bien enten­du, je ne peux que vous encou­ra­ger à jeter un œil à cet ouvrage, ou mieux, à l’ac­qué­rir. Les Édi­tions des Cendres l’ont réédi­té dans la col­lec­tions “Oubliettes” à 2000 exem­plaires en 1985. Pour les plus biblio­philes d’entre vous, Syl­vain Gou­de­mare (schwo­bien devant l’é­ter­nel, voir l’é­di­tion Phé­bus et aus­si Shige Gon­zal­vez qui a par­lé récem­ment des tré­sors…

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    Georg Christoph Lichtenberg

    Quelques apho­rismes déca­lés, iro­niques et/ou incen­diaires de Georg Chis­toph Lich­ten­berg, réunis dans l’ou­vrage Le miroir de l’âme (José Cor­ti, col­lec­tion “Domaine roman­tique”, 1999, tra­duit de l’al­le­mand et pré­fa­cé par Charles Le Blanc), que son auteur vou­lût “un miroir plu­tôt qu’une lor­gnette”. Lich­ten­berg vécut la second par­tie du XVIIIe siècle (1742 – 1799) et cor­res­pon­dit avec Imma­nuel Kant. À l’i­mage de Spi­no­za, dont il rejoi­gnit son par­ti du monisme (théo­rie de l’en­ve­loppe de toute chose), Lich­ten­berg était un savant aux inté­rêts mul­tiples : écri­ture, phi­lo­so­phie, phy­sique. Il nom­mait le cahier où étaient consi­gnés ces apho­rismes Sudel­buch ( “livre de brouillard”, le terme d’apho­risme n’ap­pa­rais­sant que sous la plume de son édi­teur Albert Leitz­mann, philologue).…

  • Chats,  Lecture,  Littérature,  OuLiPo

    Perec et le chat noir

    Anne de Brun­hoff avait pho­to­gra­phié les facé­ties de Georges Per­ec avec son chat noir Délo. Aus­si, Per­ec ren­dit hom­mage au félin en pas­ti­chant Bau­de­laire (Les chats, poème LXVI des Fleurs du mal) dans son roman hila­rant La Dis­pa­ri­tion (1969), lipo­gramme en E (l’ab­sente en ques­tion est bien la voyelle la plus uti­li­sée dans la langue fran­çaise telle qu’on l’é­crit – c’est donc la contrainte impo­sée), sous la forme d’un sonnet : Nos chats Amants brû­lants d’a­mour, Savants aux pouls glaciaux Nous aimons tout autant dans nos sai­sons du jour Nos chats puis­sants mais doux, hono­rant nos tripots Qui, sans nous, ont trop froid, non­obs­tant nos amours. Ami du Gai Savoir, ami du doux…

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    De Guy Debord, Asger Jorn, et d’une bibliothèque situationniste

    Le pro­jet d’anthologie des textes et œuvres[1] de Guy Debord a certes pris forme maté­riel­le­ment après sa mort, mais quoi qu’il en soit, on retrouve au long de sa tra­ver­sée du xxe siècle des indices, voire des preuves de son désir de « rete­nir » le savoir et les expé­riences accom­plies dans un geste d’archivation, voire dans le lieu de la conser­va­tion par excel­lence, la biblio­thèque[2]. Aus­si est-il néces­saire de sou­li­gner la pleine ambi­va­lence du terme. Car cette biblio­thèque est spi­ri­tuelle et méta­phy­sique et à la fois dou­ble­ment phy­sique : elle est dans tout livre en ce qu’elle a d’intertextuel, tout comme elle se construit dans le biblio­thê­khê ( en  grec : lieu de…

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    Pauvert, une traversée de l’édition

    Jean-Jacques Pau­vert nous livre un par­cours d’éditeur bien aty­pique, à tra­vers ces mémoires. Il s’agit ici du pre­mier tome, consa­cré à la période 1940 – 1968. Celui d’un jeune homme, cancre, reje­té par l’école, qui se construit une sen­si­bi­li­té lit­té­raire empi­rique, d’abord dans la biblio­thèque paren­tale, puis au fil de ren­contres pré­gnantes, Gas­ton Gal­li­mard le pre­nant sous son aile dès ses seize ans, il fera nombre de ren­contres déci­sives à la librai­rie de la rue du Bac. Mais Pau­vert, né en 1926, ne l’oublions pas, est l’un des rares édi­teurs nés à la Libé­ra­tion, dans cette atmo­sphère de liber­té nou­velle où les tickets de ration­ne­ment res­taient mon­naie cou­rante, à avoir per­du­ré. Des ami­tiés…

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    Marvin Gaye vu par Michael Eric Dyson

    L’ou­vrage Mar­vin Gaye, L’ange de la soul a paru en 2006 chez Naïve, Hoa Nguyen en a assu­ré la traduction. Ce livre me laisse un peu miti­gé mal­gré la teneur des témoi­gnages et la richesse du maté­riau oral. À ma sur­prise, Dys­on, par ailleurs pas­teur bap­tiste, semble avoir écar­té le filtre d’une her­mé­neu­tique pseu­do-évan­gé­liste pour nous livrer un por­trait sans fard de Mar­vin, n’hé­si­tant pas à évo­quer les ques­tions de la luxure, des drogues, du trouble psy­chique  (entre autres). Il trace notam­ment le por­trait décom­plexé d’un homme sexiste et volon­tiers ouver­te­ment homophobe. L’au­teur est allé trou­ver les élé­ments qui per­mettent de recons­truire la trame des affects qui ont façon­né l’œuvre sonore…

  • Droit d'auteur,  Écrire,  Lecture,  Littérature,  Livres,  Traitement de l'information

    L’enregistrement d’Artaud et le droit d’auteur

    Vu très récem­ment dans la par­tie “biblio­thèque sonore” du site de la Revue des res­sources : une lettre de Serge Malaus­sé­na, l’u­nique ayant-droit (il insiste là-des­sus) sur­vi­vant d’An­to­nin Artaud, rap­pelle les res­pon­sables de la revue aux prin­cipes de l’au­to­ri­sa­tion préa­lable dans le cas la divul­ga­tion et repré­sen­ta­tion de l’œuvre (l’œuvre n’é­tant pas tom­bée dans le domaine public, soit moins de 70 années post mortem). Cet enre­gis­tre­ment est celui de Pour en finir avec le juge­ment de dieu, qui met en son ses textes qui sont lus par Maria Casa­rès, Roger Blin, Paule Thé­ve­nin et Artaud lui-même. Il s’a­gis­sait d’un enre­gis­tre­ment des­ti­né à la radio­dif­fu­sion réa­li­sé en novembre 1947. Ce texte de…