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Wilton Felder, Kool Jazz

  • Wil­ton Felder

J’ai cher­ché long­temps des preuves sur Wil­ton Fel­der (né le 31/08/1940, à Hous­ton, Texas), dans les cré­dits des disques et en pho­to­gra­phies. Je crois désor­mais avoir les deux. Pour faire court, Wil­ton Fel­der, est, aux côtés des deux bas­sistes “mai­son” les plus recon­nus de la Motown, James Jamer­son et Bob Bab­bitt, un bas­siste de ses­sion mais aus­si saxo­pho­niste au sein du groupe de rhythm & blues The Cru­sa­ders. Autant dire que si l’homme est vir­tuose, que ce soit au ténor ou à la basse Fen­der, il reste dans l’ombre de Jamer­son (il faut se sou­ve­nir que le regain d’in­té­rêt des musi­ciens pour Jamer­son est consé­cu­tif à Stan­ding in the sha­dows of Motown et qu’il y a encore peu il était lui-même assez ignoré).

Wilton Felder & Don Peake

Don Peake & Wil­ton Felder

© Rights reser­ved www.donpeake.com

Wil­ton Fel­der, c’est la basse de la moi­tié de l’al­bum Let’s get it on de Mar­vin Gaye (le reste avec Jamer­son et le noyau de Detroit des Funk Bro­thers), mais il incarne aus­si cette basse syn­co­pée qui emmène tous les pre­miers disques des Jack­son 5 (période 1969 – 1974). La répar­ti­tion de l’ins­tru­men­ta­tion de Let’s get it on serait, selon les conjec­tures presque cer­taines : mor­ceaux 1 – 4 par les ins­tru­men­tistes sec­tion Los Angeles de la Tam­la Motown, le reste par la sec­tion musi­cale tra­di­tion­nelle de Detroit.
Pour le moment, les seules pho­tos de Wil­ton Fel­der jouant de la basse sont celles dis­po­nibles sur le site du gui­ta­riste Don Peake (lui aus­si gui­ta­riste de stu­dio pour la Motown et sur cet opus de Mar­vin Gaye).
Ce que j’aime dans cette recherche, c’est la pos­si­bi­li­té de dépas­ser la coïn­ci­dence Motown/Funk Bro­thers, cher­cher à repé­rer d’autres équipes de musi­ciens de stu­dio qui ont lais­sé une empreinte forte dans la soul des années 1970. Ce qui est dingue, c’est que Fel­der, musi­cien che­vron­né et saxo­pho­niste accom­pli des Cru­sa­ders, mène cette vie paral­lèle de bas­siste de studio !

  • Kool & the Gang, oui mais…

Pas le groupe de Fresh, non. Pas celui des stro­bo­scopes et des tenues de l’es­pace à paillettes, des syn­thé­ti­seurs mau­vais goût. J’ai cru pen­dant assez long­temps, soit un quart de siècle envi­ron, qu’il n’y avait rien à prendre de ce groupe. J’ai eu tort. Déjà parce qu’en tri­ant un peu, on trouve tou­jours quelque joyau, mais en plus il arrive que ce joyau tienne en un disque : c’est le cas de l’é­po­nyme Kool & The Gang, album ori­gi­nal du groupe paru en 1969. Je cherche donc un moyen de dégo­ter cette galette qui contient un sum­mum du groove, Sea of tran­qui­li­ty, éma­na­tion directe de ce que l’on appelle la période “Kool Jazz”.  Mes pre­mières et menues recherches me laissent avec l’a­mer constat que le vinyl n’a jamais don­né lieu à une réédi­tion cd. Je fouine dans Spo­ti­fy, ce logi­ciel de lec­ture de musique en strea­ming dont je vous ai déjà dit tant de bien : j’y trouve Sea of tran­qui­li­ty sur The 50 grea­test songs (!), soit pas moins de trois cd de com­pi­la­tion. Que vais-je donc me far­cir cette com­pil’ avec cette pochette néon rose ? Ce que je veux, c’est cet album, le “LP”, ces huit types qui posent devant un immeuble de briques, cli­ché de la rue, au gra­phisme dépouillé sur fond ver­meil. Je sens que je ne m’en tire­rai pas vrai­ment tant que je ne retour­ne­rai pas aux pos­si­bi­li­tés du vinyl et sou­dain… Bin­go ! (et mer­ci à mon col­lègue Celes­ti­no), Poly­gram aurait res­sor­ti l’al­bum  clef du R n’ B le 19 mars 1996, remas­te­ri­sé (!), ain­si qu’un autre label en 2000 dont j’ai per­du la trace entre temps. Reste que la réfé­rence est épui­sée et en deve­nir de rareté.

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