• Affiche,  Art,  Blog,  Bootlegs,  Culture US underground,  Disques,  Droit d'auteur,  Festival,  Graphisme,  Internet et technologies,  Musique,  Psychédélique,  Rock,  Rolling Stones,  Spectacle,  Wolfgang's Vault

    Dans la crypte de Wolfgang

    Wolf­gang’s Vault est un site de dif­fu­sion de musique “live” en strea­ming, qui se pro­pose de déter­rer les bandes les plus mys­té­rieuses, les fameux boot­legs dont seuls ses tenan­ciers semblent déte­nir le secret quant à les dénicher. On peut notam­ment s’a­bon­ner à une news­let­ter heb­do­ma­daire, qui recense toutes les nou­velles bandes numé­ri­sées et dif­fu­sées sur Wolf­gang’s Vault (sec­tion “Concert Vault”). Une autre par­tie pro­pose des télé­char­ge­ments. D’autres sec­tions com­plètent l’offre autour de la musique : des vidéos inédites, des inter­views, des reliques en vente (vieux maga­zines, vieux tickets de concert, pro­duits déri­vés d’é­poque), des gale­ries de pho­tos, des pos­ters, un blog, un calen­drier des concerts à ave­nir aux États-Unis. La com­pa­gnie…

  • Chats,  Lecture,  Littérature,  OuLiPo

    Perec et le chat noir

    Anne de Brun­hoff avait pho­to­gra­phié les facé­ties de Georges Per­ec avec son chat noir Délo. Aus­si, Per­ec ren­dit hom­mage au félin en pas­ti­chant Bau­de­laire (Les chats, poème LXVI des Fleurs du mal) dans son roman hila­rant La Dis­pa­ri­tion (1969), lipo­gramme en E (l’ab­sente en ques­tion est bien la voyelle la plus uti­li­sée dans la langue fran­çaise telle qu’on l’é­crit – c’est donc la contrainte impo­sée), sous la forme d’un sonnet : Nos chats Amants brû­lants d’a­mour, Savants aux pouls glaciaux Nous aimons tout autant dans nos sai­sons du jour Nos chats puis­sants mais doux, hono­rant nos tripots Qui, sans nous, ont trop froid, non­obs­tant nos amours. Ami du Gai Savoir, ami du doux…

  • Basse,  Batteur,  Chic,  Disques,  Fender,  Figures De La Soul,  Funk,  Jazz,  Musique,  William Allen

    Chic n’est pas disco !

    Non, Chic est tout sauf dis­co. Chic, syn­cré­tisme de ce que devrait tou­jours être la musique de danse : inté­gra­le­ment jouée par des musi­ciens au style for­gé par la connais­sance des racines de la musique noire, ins­tinc­tive. Ce ne sont pas non plus les sac­cades fadasses d’un Gior­gio Moro­der, qui n’ont d’égal que la vul­ga­ri­té des night­clubs et émis­sions de varié­tés qui ont fait leur suc­cès, ni même les pompes niai­seuses de San­ta Esme­ral­da (et leur reprise bien connue d’un titre autre­fois inter­pré­té par Nina Simone et signé Ben­nie Ben­ja­min, Glo­ria Cald­well et Sol Mar­cus : Don’t let me be misun­ders­tood). Oubliez tout de suite Le Freak comme inévi­table ava­tar du tube noyé…

  • Art,  Art brut,  Avant-garde

    L’Art brut en Suisse

    Comme je l’avais rela­té dans un pré­cé­dent billet, le musée de la col­lec­tion de l’Art brut a été pour moi une décou­verte éton­nante, qui confirme ce que m’en disait Shi­ge­no­bu Gon­zal­vez « Le plus beau musée du monde ». Ce der­nier m’a éga­le­ment trans­mis récem­ment deux docu­men­taires issus des archives de la  Télé­vi­sion suisse romande (TSR). Le pre­mier (daté du 8 juillet 1965) est pré­sen­té par un jour­na­liste un peu aga­çant (et  condes­cen­dant à l’excès), Alexandre Bur­ger aux côtés de l’é­quipe de Pro­grès de la méde­cine, mais à la fois tout à sa tâche de repor­ter, met en image les pra­tiques artis­tiques innées de malades de la sec­tion psy­chia­trique de l’hô­pi­tal de Cery,…

  • Art,  Court-métrage,  Culture US underground,  Disques,  Fender,  Funk,  Guitare,  John Frusciante,  Musique,  Photographie,  Pianiste,  Psychédélique,  Rock

    Niandra LaDes, autoportrait de John Frusciante en Marcel Duchamp

    Bar­ney Hos­kyns ter­mi­nait en 1996 son ouvrage en forme d’his­toire de la scène cali­for­nienne du hard-bop au funk-metal et au gang­sta rap en pas­sant par big Mama Cass (The Mamas and the Papas) ou Jim Mor­ri­son, le spectre de la came tra­ver­sant bien sûr ce road movie tout en frag­ments anec­do­tiques : Wai­ting for the sun. L’un des évé­ne­ments nar­rés qui clôt ce por­trait musi­cal de Los Angeles est la mort tra­gique de Hil­lel Slo­vak en 1988, âgé alors de 26 ans, d’une injec­tion fatale d’hé­roïne. S’il avait su quel allait être le des­tin de son suc­ces­seur au sein de l’ins­ti­tu­tion funk-rock Red Hot Chi­li Pep­pers… Au moment même ou Hos­kyns…

  • Disques,  La ville,  Photographie,  Sculpture

    Elvis Costello et la méduse de Regnaudin

    C’est une sym­pa­thique sur­prise de retrou­ver la méduse de l’Hô­tel Ame­lot de Bis­seuil (47, rue Vieille du Temple à Paris 3e) au dos de la pochette de l’al­bum d’El­vis Cos­tel­lo All This Use­less Beau­ty (War­ner Bros, 1996). Ça tombe bien, j’ai tou­jours admi­ré ces portes mas­sives et le regard per­fide et inquié­tant de ces masques. Ce masque de méduse (en grec Γοργόνειον / Gorgó­neion) a été des­si­né et sculp­té par Tho­mas Regnau­din (1622- 1706). La repré­sen­ta­tion de la méduse retient de ses ori­gines mytho­lo­giques son carac­tère mal­fai­sant (la gor­gone étant un monstre marin des Enfers), il était donc logique qu’elle fut uti­li­sée sur les portes et autres bâti­ments pour conju­rer le…

  • Archives,  Art,  Asger Jorn,  Avant-garde,  Bibliothèques,  Critique,  Culture de l'écrit,  édition,  Figures de l'édition,  Guy Debord,  Histoire du livre,  Lecture,  Littérature,  Livres,  Philosophie,  psychogéographie,  Situationniste

    De Guy Debord, Asger Jorn, et d’une bibliothèque situationniste

    Le pro­jet d’anthologie des textes et œuvres[1] de Guy Debord a certes pris forme maté­riel­le­ment après sa mort, mais quoi qu’il en soit, on retrouve au long de sa tra­ver­sée du xxe siècle des indices, voire des preuves de son désir de « rete­nir » le savoir et les expé­riences accom­plies dans un geste d’archivation, voire dans le lieu de la conser­va­tion par excel­lence, la biblio­thèque[2]. Aus­si est-il néces­saire de sou­li­gner la pleine ambi­va­lence du terme. Car cette biblio­thèque est spi­ri­tuelle et méta­phy­sique et à la fois dou­ble­ment phy­sique : elle est dans tout livre en ce qu’elle a d’intertextuel, tout comme elle se construit dans le biblio­thê­khê ( en  grec : lieu de…

  • Basse,  Batteur,  Blog,  Disques,  Fender,  Funk,  Herbie Hancock,  Jazz,  Musique,  Pianiste,  Roy Ayers,  William Allen

    Anatomie de la composition : Roy Ayers

    Au milieu des années 70, le vibra­pho­niste et lea­der Roy Ayers se retran­cha de la com­mu­nau­té du jazz, ce qu’il en res­tait fut consi­dé­ra­ble­ment amoin­dri par son pas­sage d’un funk mâti­né de fusion à la dis­co. Tan­dis que 1976 voyait naître son plus grand suc­cès, l’intemporel Eve­ry­bo­dy loves the sun­shine, Ayers avait conscience qu’il lui fal­lait enchaî­ner pour entre­te­nir la magie. Il diri­gea son regard, déter­mi­né, vers les foules dis­co, et fit date avec Run­ning Away, un gros tube de dan­ce­floor qui s’avéra être un des simples les plus popu­laires de sa car­rière. Las, l’album qui sui­vait et com­pre­nait cette com­po­si­tion, le qua­si-inou­bliable Life­line (1977), était loin de jouer dans…

  • Art,  Avant-garde,  Bande dessinée,  Culture de l'écrit,  édition,  féminisme,  Figures de l'édition,  Graphisme,  Histoire du livre,  Lecture,  Librairie,  Littérature,  Livres,  Pauvert,  Politique,  Politique éditoriale,  Situationniste

    Pauvert, une traversée de l’édition

    Jean-Jacques Pau­vert nous livre un par­cours d’éditeur bien aty­pique, à tra­vers ces mémoires. Il s’agit ici du pre­mier tome, consa­cré à la période 1940 – 1968. Celui d’un jeune homme, cancre, reje­té par l’école, qui se construit une sen­si­bi­li­té lit­té­raire empi­rique, d’abord dans la biblio­thèque paren­tale, puis au fil de ren­contres pré­gnantes, Gas­ton Gal­li­mard le pre­nant sous son aile dès ses seize ans, il fera nombre de ren­contres déci­sives à la librai­rie de la rue du Bac. Mais Pau­vert, né en 1926, ne l’oublions pas, est l’un des rares édi­teurs nés à la Libé­ra­tion, dans cette atmo­sphère de liber­té nou­velle où les tickets de ration­ne­ment res­taient mon­naie cou­rante, à avoir per­du­ré. Des ami­tiés…

  • Bibliothèques,  BNF,  Criminologie,  Expositions,  Lecture,  Livres,  Photographie

    Le théâtre du crime et la bibliothèque sanglante

    Crimes à l’Élysée, c’est l’enfer ! Le Musée de l’É­ly­sée de Lau­sanne pré­sente, avec l’im­por­tante col­la­bo­ra­tion de l’Ins­ti­tut de police scien­ti­fique (IPS) de l’u­ni­ver­si­té Lau­sanne, une expo­si­tion de pho­to­gra­phies d’un genre très par­ti­cu­lier. Il s’a­git de pré­sen­ter l’i­ma­ge­rie pho­to­gra­phique comme outil de science cri­mi­nelle de pre­mier plan, en insis­tant sur le rôle fon­da­men­tal de Rodolphe A. Reiss (1875 – 1929), pro­fes­seur fon­da­teur de l’IPS en 1909. L’ex­po­si­tion fait, comme on pou­vait s’y attendre, grand bruit du fait du carac­tère voyeur de l’ob­jet de ces col­lec­tions de pho­to­gra­phies. Le Musée de l’É­ly­sée semble dési­reux d’at­ti­rer des visi­teurs en sur­fant sur la vague de la pho­to “choc”, à l’ins­tar de la pré­cé­dente expo­si­tion iti­né­rante “Contro­verses” qui…