• Musique,  Production musicale

    Quand Carrousel tournait

    L’his­toire a sou­vent été répé­tée, quand on aborde le tour­nant des années 1980 pris par le maloya élec­trique. Il est vrai que Car­rou­sel était une for­ma­tion exclu­sive et inédite à La Réunion, par son désir d’in­no­ver et d’ex­plo­rer. On a sou­vent, semble-t-il, can­ton­né le groupe à une ver­sion un peu essouf­flée des Caméléons. Un groupe à part entière Après le départ d’Alain Péters aux bal­bu­tie­ments, la for­ma­tion, sous la hou­lette de Loy Ehr­lich, trouve ses membres per­ma­nents et son rythme de croi­sière. Dans un sens, on peut s’af­fli­ger que le titre de ce repor­tage dif­fu­sé le 30 novembre 1982 dans l’é­mis­sion Bleu Outre-Mer (RFO) et archi­vé par l’I­NA en 2017,…

  • Basse,  Disques,  Donny Hathaway,  Figures De La Soul,  Musique,  Production musicale,  Soul Music

    Aaron Dodd (1948 – 2010)

    L’in­dus­trie de la musique est sans pitié. Même pour ce vété­ran du tuba décé­dé main­te­nant il y a presque dix années. Aaron Dodd (1948 – 2010) a gra­vé sur l’a­cé­tate de vinyle, entre autres prouesses mémo­rables, la célèbre ligne de tuba qui orne­mente la reprise du I Believe to My Soul de Ray Charles par Don­ny Hatha­way. Sur ce clas­sique de rhythm & blues, Don­ny Hatha­way trans­forme le thème du mode mineur en majeur, trans­fi­gu­rant la balade triste en une plai­doi­rie fan­fa­ron­nante. Sur le pont, Aaron Dodd double au tuba la ligne de basse Fen­der du non moins légen­daire Louis Satterfield. Et pour­tant. L’ins­tru­ment est ingrat et peu mis en valeur en…

  • Cinéma,  Jazz,  Musique,  Musique populaire

    Je l’appelais Morgan

    Tel est le titre du film docu­men­taire de Kas­per Col­lin consa­cré à l’in­croyable musi­cien qu’é­tait Lee Mor­gan : I Cal­led Him Mor­gan. Mor­gan, génie des pis­tons, alchi­miste du hard bop jus­qu’en 1972, où il trouve la mort sous les balles de son épouse Helen, folle de jalou­sie. Lee Mor­gan avait alors l’âge chris­tique : 33 ans. La trame nar­ra­tive de ce film docu­men­taire est gui­dée par les entre­vues enre­gis­trées par Lar­ry Reni Tho­mas, enre­gis­trées en 1995 et 1996. Tho­mas, alors ensei­gnant en arts, s’est trou­vé éba­hi d’a­voir par­mi ses élèves une femme âgée du nom de Mor­gan et de décou­vrir qu’elle était la femme du musi­cien. Veuve et assas­sin à la fois, puis­qu’elle…

  • Disques,  Donny Hathaway,  Folk,  Motown,  Musique,  Pianiste,  Production musicale,  Rock

    Carole King : Tapestry, une tapisserie pop

    Jus­qu’à cette période où elle com­men­ça réel­le­ment sa car­rière solo d’in­ter­prète, Carole King réser­vait ses com­po­si­tions à quatre mains (avec son ex Ger­ry Gof­fin) pour d’autres, à l’ins­tar des tan­dems Ash­ford & Simp­son (Motown) ou Lei­ber & Stol­ler (Sun, Atlan­tic, A&M…). Tapes­try, donc, figure comme le chef d’œuvre de Carole King : un jeu de mots entre tapes­try (tapis­se­rie) qui évoque un maté­riau sous forme de fresque, que l’on déroule, et le terme tape, qui ren­voie à la musique enre­gis­trée sur bandes magné­tiques. C’est en 1971 que paraît l’al­bum sur le label Ode Records, sous la hou­lette de Lou Adler. Pour réa­li­ser cet opus, Carole King s’en­toure de ses musi­ciens fidèles, Dan­ny…

  • Art,  Danse,  Disques,  Figures De La Soul,  Graphisme,  Marvin Gaye,  Motown,  Musique,  Musique populaire,  Soul Music

    Ernie Barnes

    Le peintre Ernie Barnes (1938 – 2009) a illus­tré plu­sieurs albums emblé­ma­tiques des années 1970. Ain­si, son Sugar Shack a mar­qué les esprits, en deve­nant l’illus­tra­tion de pochette de l’al­bum I Want You de Mar­vin Gaye, en 1976. Ce thème nous per­met d’a­bor­der une rela­tion assez rare et sin­gu­lière entre le monde des arts et le sport. Un sportif visuel Ernie Barnes était autant ath­lète qu’ar­tiste visuel. Talent plu­riel, il a joué de sur­croît à haut niveau en inté­grant de pres­ti­gieuses équipes de foot­ball amé­ri­cain (Bal­ti­more, New York, San Die­go, Den­ver… avant de mettre le cap sur le Cana­da pour ache­ver sa car­rière sportive). Déségrégation et engagement artistique Les pré­mices de…

  • Basse,  Contrebasse,  Disques,  Gainsbourg,  Industrie musicale,  Musiciens anonymes,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale,  Psychédélique,  Rock

    Dave Richmond, bassiste de Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg

      J’ai creu­sé cette affaire pen­dant plus de dix années. En l’ab­sence totale de cré­dits d’in­ter­pré­ta­tion (le livret est mutique), de nom­breuses hypo­thèses ont cir­cu­lé sur l’i­den­ti­té des musi­ciens assu­rant la ryth­mique de His­toire de Melo­dy Nel­son, ce flop com­mer­cial pas­sé inaper­çu en 1971 mais por­té aux nues dès les années 1990 pour atteindre le sta­tut “cultis­sime” dans les années 2000. Or, en 2011, à l’oc­ca­sion de recherches ico­no­gra­phiques pour l’illus­tra­tion d’un cof­fret, des pho­to­gra­phies de Gains­bourg au stu­dio Marble Arch ont refait sur­face. Il s’a­git des cli­chés réa­li­sés et conser­vés par Tony Frank des­ti­nés à illus­trer le livret de l’al­bum. Point de Her­bie Flo­wers, mais un Gains­bourg don­nant des…

  • Disques,  Industrie musicale,  Musique,  Musique populaire,  Musique Porto-ricaine,  Production musicale

    Fania All Stars : la clique du Spanish Harlem au Yankee Stadium

    Fania Records a récem­ment été inté­gré au cata­logue de V2 Music qui repu­blie avec bon­heur les vinyles (de belle qua­li­té, des galettes de 180g d’a­cé­tate, à prix rai­son­nable) du sen­sa­tion­nel label des ambas­sa­deurs musi­caux de Por­to Rico à New York. Aujourd’­hui, nous accueillons sur nos pla­tines l’ex­cellent concert en deux volumes des “Fania All Stars” publié en 1975, Fania All Stars Live at Yan­kee Sta­dium : un concert géant, sur le mode de la “revue musi­cale” comme chez Stax ou Motown (un enjeu : faire décou­vrir en un grand concert bien hui­lé un maxi­mum d’ar­tistes inter­prètes du cata­logue). Par­mi les inter­prètes, on retrouve Ray Bar­ret­to, Willie Colón, Edwin Tito Asen­cio Rubén Blades, Lar­ry…

  • Musique

    Alain Péters : le temps prend pas dessus

    Alain Péters, le musi­cien aux semelles de vent (Gil­bert Pou­nia, meneur de Zis­ka­kan, se plaît à le com­pa­rer à Rim­baud), n’a jamais été aus­si connu et loué qu’au­jourd’­hui. De son vivant, son œuvre n’ex­cé­dait pas les fron­tières phy­siques du lit­to­ral réunion­nais : il était pour ain­si dire, incon­nu du grand public. Il faut dire que cette der­nière révèle en fili­grane un carac­tère chao­tique, impré­vi­sible : chaque coup d’é­clat est sou­vent lié à une ren­contre, qui agit comme un déclen­cheur de l’ac­cou­che­ment des esprits. Qu’il s’a­gisse de Jean Alba­ny, le poète de la “créo­lie”, de Loy Ehr­lich le mul­ti-ins­tru­men­tiste, de Pier­rot Vidot, de l’ad­mi­ra­teur Jean-Marie Pirot (décé­dé il y a quelques mois) ou…

  • Diggers,  Industrie musicale,  Musique,  Musique populaire,  Soul Music

    Un concert inédit de Bobby Caldwell

    Un vidéaste, George Mon­tei­ro, vient de mettre en ligne sur You­Tube un live inti­tu­lé “Love on the Beach” (tout un pro­gramme !) sur les plages de Mia­mi. Bob­by Cald­well y fait sa pre­mière appa­ri­tion scé­nique filmée. Aux images d’un chan­teur de blue-eyed soul engon­cé dans ses cos­tumes trois-pièces qu’il devien­dra, s’op­pose cette pres­ta­tion scé­nique fran­che­ment assu­rée par un Bob­by Cald­well à cas­quette et jeans, prou­vant des capa­ci­tés gui­ta­ris­tiques insoup­çon­nées. Un groupe de quatre membres (gui­tare, cla­viers, bat­te­rie, basse) auquel s’ad­joint une sec­tion de trois cuivres, prouve sa cohé­sion musi­cale autour d’un superbe What You Won’t Do For Love. Un groove si appré­cié qu’il est repris régu­liè­re­ment à grands coups d’é­chan­tillon­nage (hip…

  • Figures De La Soul,  Industrie musicale,  Motown,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale,  Soul Music

    For Once in my Life / Stevie Wonder

    Ce texte était initialement écrit pour le projet de frise 1967 – 2017 : 50 ans ! élaboré par le réseau des bibliothèques parisiennes. Etant donné que l’album est sorti en 1968, il a été retiré du projet discographique. Je vous le propose tel quel, volontairement concis. Ste­vie Won­der For Once in my Life Cet album est déjà le neu­vième pour celui qu’on appe­lait encore un an aupa­ra­vant « Lit­tle Ste­vie Won­der », à tout juste 18 ans. Fer de lance de lance des stu­dios Motown de Ber­ry Gor­dy, aux côtés des Supremes menées par Dia­no Ross, Ste­vie Won­der démontre aus­si son grand talent de mul­ti-ins­tru­men­tiste, s’installant volon­tiers der­rière la bat­te­rie, maniant l’harmonica en vir­tuose…