-
Critique, Culture de l'écrit, édition, Expositions, Figures de l'édition, Histoire du livre, Lecture, Librairie, Littérature, Livres, Maspero, Philosophie, Politique, Politique éditoriale, Sinologie
Maspero et les paysages humains
François Maspero et les paysages humains est un ouvrage de très belle facture, publié par La Fosse aux Ours, maison d’édition lyonnaise fondée par Pierre-Jean Balzan, qui après 12 années propose un remarquable catalogue, à peine 30 titres, mais quelle qualité ! Ils n’ont toujours pas de site Internet à ce jour, mais on peut les retrouver sur Lekti-Ecriture. Ce livre paraît au moment où s’ouvre l’exposition lyonnaise consacrée à l’homme dont il est question ici, François Maspero, janus multifrons s’il en est ; libraire, éditeur, traducteur, critique… Ainsi, du 16 septembre au 15 novembre 2009, la Librairie À plus d’un Titre et la Maison des Passages présentent au Musée de l’imprimerie…
-
Art, Avant-garde, Critique, Culture US underground, édition, Guy Debord, La ville, Littérature, Livres, Philosophie, Sculpture, Situationniste, Vauban
D’une ville idéale : Guy Debord à l’école imaginaire de Vauban
On savait Guy Debord autant fasciné par les moralistes que par les grands théoriciens de la guerre (Clausewitz, officier prussien qui trahit la Prusse pour la Russie en 1812 et rédigea un manuel de guerre publié après sa mort par la volonté de sa veuve ; mais aussi Sun Tzu, officier chinois dont l’existence est supposée aux Ve et VIe siècles avant J.-C. et auteur du premier traité de guerre connu). On sait désormais que la stratégie qui l’amènera bien plus tard a devenir l’inventeur du Kriegspiel (créé vers 1955, dont il dépose le brevet d’inventeur dix ans plus tard, en 1965) était déjà un amour de jeunesse. Le passionnant Boris…
-
Bibliothèques, Citations, Critique, édition, Histoire du livre, Lecture, Librairie, Littérature, Livres, Politique, Satire
Schwob et Bertillon
J’ai évoqué, à l’occasion de mon passage à Lausanne et de la visite de l’exposition du Musée de l’Élysée, le criminologue pionnier Alphonse Bertillon. Par hasard, à la lecture des Mœurs des Diurnales. Traité de journalisme de Marcel Schwob (sous le pseudonyme de Loyson-Bridet), je tombe sur le chapitre intitulé “De la science”. Bien entendu, je ne peux que vous encourager à jeter un œil à cet ouvrage, ou mieux, à l’acquérir. Les Éditions des Cendres l’ont réédité dans la collections “Oubliettes” à 2000 exemplaires en 1985. Pour les plus bibliophiles d’entre vous, Sylvain Goudemare (schwobien devant l’éternel, voir l’édition Phébus et aussi Shige Gonzalvez qui a parlé récemment des trésors…
-
Tim Burton, festival au Champo
Source : http://www.lechampo.com/ Les Étranges Nuits de Tim Burton “A l’occasion de la ressortie en exclusivité en copie neuve, pour son 20e anniversaire, du deuxième film de Tim Burton Beetlejuice , voici deux nuits étranges, les samedis 24 et 31 octobre, dédiées à cet auteur de génie du cinéma fantastique américain. Vous contemplerez à travers ses films un univers pictural expressionniste unique peuplé de héros gothiques, personnages étranges et hystériques ou se mèlent la poésie, l’étrange, le drame et le rire. Bonnes nuits.” Films projetés : Salle 1 Beetlejuice Ed Wood Big fish Salle 2 Charlie et la chocolaterie Pee Wee Beetlejuice À lire également : La Triste fin du petit enfant-huître, paru chez 10/18 en…
-
Avant-garde, Citations, Critique, Culture de l'écrit, Écrire, édition, Figures de l'édition, Lecture, Librairie, Littérature, Livres, Philosophie, Politique éditoriale, Satire, Simon Kra
Georg Christoph Lichtenberg
Quelques aphorismes décalés, ironiques et/ou incendiaires de Georg Chistoph Lichtenberg, réunis dans l’ouvrage Le miroir de l’âme (José Corti, collection “Domaine romantique”, 1999, traduit de l’allemand et préfacé par Charles Le Blanc), que son auteur voulût “un miroir plutôt qu’une lorgnette”. Lichtenberg vécut la second partie du XVIIIe siècle (1742 – 1799) et correspondit avec Immanuel Kant. À l’image de Spinoza, dont il rejoignit son parti du monisme (théorie de l’enveloppe de toute chose), Lichtenberg était un savant aux intérêts multiples : écriture, philosophie, physique. Il nommait le cahier où étaient consignés ces aphorismes Sudelbuch ( “livre de brouillard”, le terme d’aphorisme n’apparaissant que sous la plume de son éditeur Albert Leitzmann, philologue).…
-
Art, Bibliothèques, Cinéma, Cinéma du réel, Court-métrage, Critique, Expositions, Livres, Rétrospective
Georges Rouquier à la Cinémathèque française
Georges Rouquier dont j’ai déjà parlé l’an dernier, fait l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque française de Bercy, du 18 au 30 novembre 2009. Belle occasion de renouer avec un cinéma aux frontières du documentaire, qu’il s’agisse de longs métrages comme les indissociables et diachroniques Farrebique (1946) et Biquefarre (1983), SOS Naronha (1957), ou encore de courts-métrages savoureux, comme Le Tonnelier (1942), Le Maréchal-ferrant (1976). Je voudrais évoquer à ce sujet l’excellente revue Images Documentaires publiée par l’association Images en bibliothèques, dont le numéro 64 (second semestre 2008) a été entièrement consacré au cinéaste aveyronnais : de nombreux articles de François Porcile, des entretiens (la manifeste influence de Flaherty, Chaplin), des recensements…
-
Archives, Art, Asger Jorn, Avant-garde, Bibliothèques, Critique, Culture de l'écrit, édition, Figures de l'édition, Guy Debord, Histoire du livre, Lecture, Littérature, Livres, Philosophie, psychogéographie, Situationniste
De Guy Debord, Asger Jorn, et d’une bibliothèque situationniste
Le projet d’anthologie des textes et œuvres[1] de Guy Debord a certes pris forme matériellement après sa mort, mais quoi qu’il en soit, on retrouve au long de sa traversée du xxe siècle des indices, voire des preuves de son désir de « retenir » le savoir et les expériences accomplies dans un geste d’archivation, voire dans le lieu de la conservation par excellence, la bibliothèque[2]. Aussi est-il nécessaire de souligner la pleine ambivalence du terme. Car cette bibliothèque est spirituelle et métaphysique et à la fois doublement physique : elle est dans tout livre en ce qu’elle a d’intertextuel, tout comme elle se construit dans le bibliothêkhê ( en grec : lieu de…
-
Art, Avant-garde, Bande dessinée, Culture de l'écrit, édition, féminisme, Figures de l'édition, Graphisme, Histoire du livre, Lecture, Librairie, Littérature, Livres, Pauvert, Politique, Politique éditoriale, Situationniste
Pauvert, une traversée de l’édition
Jean-Jacques Pauvert nous livre un parcours d’éditeur bien atypique, à travers ces mémoires. Il s’agit ici du premier tome, consacré à la période 1940 – 1968. Celui d’un jeune homme, cancre, rejeté par l’école, qui se construit une sensibilité littéraire empirique, d’abord dans la bibliothèque parentale, puis au fil de rencontres prégnantes, Gaston Gallimard le prenant sous son aile dès ses seize ans, il fera nombre de rencontres décisives à la librairie de la rue du Bac. Mais Pauvert, né en 1926, ne l’oublions pas, est l’un des rares éditeurs nés à la Libération, dans cette atmosphère de liberté nouvelle où les tickets de rationnement restaient monnaie courante, à avoir perduré. Des amitiés…
-
Le théâtre du crime et la bibliothèque sanglante
Crimes à l’Élysée, c’est l’enfer ! Le Musée de l’Élysée de Lausanne présente, avec l’importante collaboration de l’Institut de police scientifique (IPS) de l’université Lausanne, une exposition de photographies d’un genre très particulier. Il s’agit de présenter l’imagerie photographique comme outil de science criminelle de premier plan, en insistant sur le rôle fondamental de Rodolphe A. Reiss (1875 – 1929), professeur fondateur de l’IPS en 1909. L’exposition fait, comme on pouvait s’y attendre, grand bruit du fait du caractère voyeur de l’objet de ces collections de photographies. Le Musée de l’Élysée semble désireux d’attirer des visiteurs en surfant sur la vague de la photo “choc”, à l’instar de la précédente exposition itinérante “Controverses” qui…
-
Batteur, Disques, Funk, Jazz, Lecture, Librairie, Littérature, Livres, Marvin Gaye, Motown, Musique, P-Funk, Pianiste
Marvin Gaye vu par Michael Eric Dyson
L’ouvrage Marvin Gaye, L’ange de la soul a paru en 2006 chez Naïve, Hoa Nguyen en a assuré la traduction. Ce livre me laisse un peu mitigé malgré la teneur des témoignages et la richesse du matériau oral. À ma surprise, Dyson, par ailleurs pasteur baptiste, semble avoir écarté le filtre d’une herméneutique pseudo-évangéliste pour nous livrer un portrait sans fard de Marvin, n’hésitant pas à évoquer les questions de la luxure, des drogues, du trouble psychique (entre autres). Il trace notamment le portrait décomplexé d’un homme sexiste et volontiers ouvertement homophobe. L’auteur est allé trouver les éléments qui permettent de reconstruire la trame des affects qui ont façonné l’œuvre sonore…