Un concert inédit de Bobby Caldwell
Un vidéaste, George Monteiro, vient de mettre en ligne sur YouTube un live intitulé “Love on the Beach” (tout un programme !) sur les plages de Miami. Bobby Caldwell y fait sa première apparition scénique filmée.
Aux images d’un chanteur de blue-eyed soul engoncé dans ses costumes trois-pièces qu’il deviendra, s’oppose cette prestation scénique franchement assurée par un Bobby Caldwell à casquette et jeans, prouvant des capacités guitaristiques insoupçonnées. Un groupe de quatre membres (guitare, claviers, batterie, basse) auquel s’adjoint une section de trois cuivres, prouve sa cohésion musicale autour d’un superbe What You Won’t Do For Love. Un groove si apprécié qu’il est repris régulièrement à grands coups d’échantillonnage (hip hop, RnB, Nu Soul…).
On est dans ce qu’on appelle le très formaté et assumé “AOR” (Album Oriented Rock, dont le brésilien Ed Motta se fait un plaisir non dissimulé de revisiter, lui consacrant des albums entiers), c’est-à-dire une production peaufinée, léchée, polie dans ses moindres détails. À cette apparence polie et placide, Caldwell introduit ici une dose de spontanéité et d’énergie (quelques bières et de l’herbe n’y seraient sans doute pas étangers), qui permet à ce standard apprécié des diggers de décoller.
Bobby Caldwell possède une voix puissante et soul, et le marketing qu’il faut continuer de qualifier de “racial” à la fin des années 1970 a poussé ses promoteurs et maison de disque à cacher le fait qu’il était blanc. On ne sera pas surpris de découvrir juste une silhouette assise sur un banc sur son premier et mythique disque.