• Culture réunionnaise,  Diggers,  Disques,  Industrie musicale,  Jazz,  Musiciens anonymes,  Musique,  Musique française,  Production musicale

    Entre Carrousel et Lézard Vert : un “rock tropical”

    Baba­ni Records, sous la super­vi­sion du DJ mau­ri­cien Avneesh Bacha a per­mis de sau­ve­gar­der, en les digi­ta­li­sant, les deux aven­tures musi­cales sin­gu­lières que repré­sentent La vie est un mys­tère du groupe Car­rou­sel, ain­si que d’un col­lec­tif de musi­ciens issu du pré­cé­dent, Lézard Vert. Lézard Vert germe dans l’es­prit du musi­cien Jean-Michel “Zoun” Toquet. Ce nom de Lézard Vert fait direc­te­ment allu­sion au célèbre “gecko de Mana­pa­ny” et à sa cou­leur sin­gu­lière, que Zoun aimait obser­ver. L’en­re­gis­tre­ment sort sur cas­sette audio en 1983. Il réunit de nom­breux musi­ciens, anciens com­pa­gnons de route d’A­lain Péters, comme Jean-Phi­lippe Bideau à la flûte, Ted­dy Bap­tiste à la gui­tare, Fran­çois “Kiki” Maria­pin aux tablas mais…

  • Figures De La Soul,  Industrie musicale,  Motown,  Musique,  Production musicale,  Soul Music

    Divine Minnie Riperton

    En seule­ment cinq albums solo parus de son vivant, Min­nie Riper­ton aura mar­qué la période 1975 – 1979, pour­tant acquise aux tem­pos rapides et plus volon­tiers dis­co. Avec un ambi­tus épous­tou­flant, la colo­ra­tu­ra sopra­no maî­trise le registre dif­fi­cile et rarede “voix de sif­flet”. tech­nique peau­fi­née au Chi­ca­go’s Lin­coln Cen­ter sous la hou­lette de Marion Jef­fe­ry. Eprou­vée aux tech­niques d’o­pé­ra, sa voix s’é­tend sur quatre octaves. Sou­dai­ne­ment atteinte d’un can­cer du sein qui lui est diag­nos­ti­qué en 1976, elle est la pre­mière femme à par­ler ouver­te­ment de la mala­die et de sa masec­to­mie. Mal­gré la mala­die (le can­cer atteint déjà son sys­tème lym­pha­tique au moment du diag­nos­tic), Min­nie Riper­ton choi­sit de conti­nuer à…

  • Clavier,  Disques,  Figures De La Soul,  Funk,  Jazz,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale

    George Duke : le bâton du duc

    Il est l’homme au sou­rire éter­nel. Le key­ta­riste émé­rite. Le pia­niste de jazz cou­pable de délit de funk music. La scène jazz lui reproche de s’a­bais­ser à une musique trop lisse, sinon insi­pide et com­mer­ciale. Lui s’en fout, il est heu­reux, il brille. Le Japon l’acclame. En 1983, star incon­tes­tée au Pays du soleil levant, il emmène un cas­ting de poin­tures (Paul Jack­son à la gui­tare, Louis John­son à la basse, Steve Fer­rone à la bat­te­rie) pour des concerts magis­traux. Il est bien plus que le musi­cien. Il est LE maître de céré­mo­nie. Le Duc. Celui d’a­près Elling­ton : le Duc élec­tro­nique au sceptre, son Dukey Stick (une des titres les…

  • Basse,  Clavier,  Figures De La Soul,  Funk,  Hip Hop,  Industrie musicale,  Jazz,  Musique,  Musique populaire,  Pianiste,  Production musicale,  Soul Music

    Patrice Rushen : don’t forget her not(e)s

    C’est à seule­ment 19 ans que Patrice Louise Rushen publie son pre­mier album de jazz groo­vy, inti­tu­lé Pre­lu­sion, en 1974 chez Pres­tige Records. Des débuts jazz précoces Un album entiè­re­ment ins­tru­men­tal, qui reprend la figure de l’o­dys­sée groo­vy, comme ont pu le faire quelques années aupa­ra­vant l’or­ga­niste Jim­my Smith (pen­sons au mémo­rable Roots Down) ou Grant Green sur son groo­vy Live at the Ligh­thouse, voire même le Kool Jazz de Kool and The Gang. Pour ce qui est des musi­ciens pré­sents sur l’al­bum, tenez-vous bien, le cas­ting est de qualité : Patrice Rushen – voix, pia­no, pia­no élec­trique Rhodes, syn­thé­ti­seur ARP, clavinet Tony Dumas – basse élec­trique, contrebasse Leon “Ndu­gu” Chan­cler –…

  • Musique,  Production musicale

    Quand Carrousel tournait

    L’his­toire a sou­vent été répé­tée, quand on aborde le tour­nant des années 1980 pris par le maloya élec­trique. Il est vrai que Car­rou­sel était une for­ma­tion exclu­sive et inédite à La Réunion, par son désir d’in­no­ver et d’ex­plo­rer. On a sou­vent, semble-t-il, can­ton­né le groupe à une ver­sion un peu essouf­flée des Caméléons. Un groupe à part entière Après le départ d’Alain Péters aux bal­bu­tie­ments, la for­ma­tion, sous la hou­lette de Loy Ehr­lich, trouve ses membres per­ma­nents et son rythme de croi­sière. Dans un sens, on peut s’af­fli­ger que le titre de ce repor­tage dif­fu­sé le 30 novembre 1982 dans l’é­mis­sion Bleu Outre-Mer (RFO) et archi­vé par l’I­NA en 2017,…

  • Basse,  Disques,  Donny Hathaway,  Figures De La Soul,  Musique,  Production musicale,  Soul Music

    Aaron Dodd (1948 – 2010)

    L’in­dus­trie de la musique est sans pitié. Même pour ce vété­ran du tuba décé­dé main­te­nant il y a presque dix années. Aaron Dodd (1948 – 2010) a gra­vé sur l’a­cé­tate de vinyle, entre autres prouesses mémo­rables, la célèbre ligne de tuba qui orne­mente la reprise du I Believe to My Soul de Ray Charles par Don­ny Hatha­way. Sur ce clas­sique de rhythm & blues, Don­ny Hatha­way trans­forme le thème du mode mineur en majeur, trans­fi­gu­rant la balade triste en une plai­doi­rie fan­fa­ron­nante. Sur le pont, Aaron Dodd double au tuba la ligne de basse Fen­der du non moins légen­daire Louis Satterfield. Et pour­tant. L’ins­tru­ment est ingrat et peu mis en valeur en…

  • Disques,  Donny Hathaway,  Folk,  Motown,  Musique,  Pianiste,  Production musicale,  Rock

    Carole King : Tapestry, une tapisserie pop

    Jus­qu’à cette période où elle com­men­ça réel­le­ment sa car­rière solo d’in­ter­prète, Carole King réser­vait ses com­po­si­tions à quatre mains (avec son ex Ger­ry Gof­fin) pour d’autres, à l’ins­tar des tan­dems Ash­ford & Simp­son (Motown) ou Lei­ber & Stol­ler (Sun, Atlan­tic, A&M…). Tapes­try, donc, figure comme le chef d’œuvre de Carole King : un jeu de mots entre tapes­try (tapis­se­rie) qui évoque un maté­riau sous forme de fresque, que l’on déroule, et le terme tape, qui ren­voie à la musique enre­gis­trée sur bandes magné­tiques. C’est en 1971 que paraît l’al­bum sur le label Ode Records, sous la hou­lette de Lou Adler. Pour réa­li­ser cet opus, Carole King s’en­toure de ses musi­ciens fidèles, Dan­ny…

  • Basse,  Contrebasse,  Disques,  Gainsbourg,  Industrie musicale,  Musiciens anonymes,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale,  Psychédélique,  Rock

    Dave Richmond, bassiste de Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg

      J’ai creu­sé cette affaire pen­dant plus de dix années. En l’ab­sence totale de cré­dits d’in­ter­pré­ta­tion (le livret est mutique), de nom­breuses hypo­thèses ont cir­cu­lé sur l’i­den­ti­té des musi­ciens assu­rant la ryth­mique de His­toire de Melo­dy Nel­son, ce flop com­mer­cial pas­sé inaper­çu en 1971 mais por­té aux nues dès les années 1990 pour atteindre le sta­tut “cultis­sime” dans les années 2000. Or, en 2011, à l’oc­ca­sion de recherches ico­no­gra­phiques pour l’illus­tra­tion d’un cof­fret, des pho­to­gra­phies de Gains­bourg au stu­dio Marble Arch ont refait sur­face. Il s’a­git des cli­chés réa­li­sés et conser­vés par Tony Frank des­ti­nés à illus­trer le livret de l’al­bum. Point de Her­bie Flo­wers, mais un Gains­bourg don­nant des…

  • Disques,  Industrie musicale,  Musique,  Musique populaire,  Musique Porto-ricaine,  Production musicale

    Fania All Stars : la clique du Spanish Harlem au Yankee Stadium

    Fania Records a récem­ment été inté­gré au cata­logue de V2 Music qui repu­blie avec bon­heur les vinyles (de belle qua­li­té, des galettes de 180g d’a­cé­tate, à prix rai­son­nable) du sen­sa­tion­nel label des ambas­sa­deurs musi­caux de Por­to Rico à New York. Aujourd’­hui, nous accueillons sur nos pla­tines l’ex­cellent concert en deux volumes des “Fania All Stars” publié en 1975, Fania All Stars Live at Yan­kee Sta­dium : un concert géant, sur le mode de la “revue musi­cale” comme chez Stax ou Motown (un enjeu : faire décou­vrir en un grand concert bien hui­lé un maxi­mum d’ar­tistes inter­prètes du cata­logue). Par­mi les inter­prètes, on retrouve Ray Bar­ret­to, Willie Colón, Edwin Tito Asen­cio Rubén Blades, Lar­ry…

  • Figures De La Soul,  Industrie musicale,  Motown,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale,  Soul Music

    For Once in my Life / Stevie Wonder

    Ce texte était initialement écrit pour le projet de frise 1967 – 2017 : 50 ans ! élaboré par le réseau des bibliothèques parisiennes. Etant donné que l’album est sorti en 1968, il a été retiré du projet discographique. Je vous le propose tel quel, volontairement concis. Ste­vie Won­der For Once in my Life Cet album est déjà le neu­vième pour celui qu’on appe­lait encore un an aupa­ra­vant « Lit­tle Ste­vie Won­der », à tout juste 18 ans. Fer de lance de lance des stu­dios Motown de Ber­ry Gor­dy, aux côtés des Supremes menées par Dia­no Ross, Ste­vie Won­der démontre aus­si son grand talent de mul­ti-ins­tru­men­tiste, s’installant volon­tiers der­rière la bat­te­rie, maniant l’harmonica en vir­tuose…