• Basse,  Contrebasse,  Histoire de basses

    La contrebasse selon Berlioz

      Hec­tor Ber­lioz, dans son Trai­té d’ins­tru­men­ta­tion (édi­tion revue et aug­men­tée de 1855, Hen­ry Lemoine & Cie Édi­teurs), aborde, dans le cha­pitre dédié aux cordes, le rôle de la contre­basse. Il est inté­res­sant qu’il situe la contre­basse dans l’or­chestre comme un ins­tru­ment devant être plei­ne­ment pen­sé par le com­po­si­teur. En effet, la contre­basse est un ins­tru­ment sur lequel il est dif­fi­cile d’être véloce (encore bien davan­tage qu’au vio­lon­celle, qui lui com­porte la dif­fi­cul­té des doig­tés cau­sée par l’ac­cor­dage des cordes en quintes), sans aller jus­qu’au dédain qui sai­sit le contre­bas­siste de Süs­kind. Sans être trop sim­pli­fi­ca­teur, le com­po­si­teur doit pen­ser à l’exé­cu­tion sur cet ins­tru­ment, notam­ment lors­qu’il s’a­git d’ap­por­ter des…

  • Basse,  Contrebasse,  Fender,  Figures De La Soul,  Guitare,  Jazz,  Rock

    Edgar Willis, Barry Rillera et Ray Charles jouent Fender

    C’est une publi­ci­té d’é­poque de Fen­der, Edgar Willis est l’un des pre­miers bas­sistes de rhythm and blues à adop­ter la basse Fen­der en com­plé­ment de sa tra­di­tion­nelle contre­basse. Contre­bas­siste natif de Pitts­burgh, il intègre l’or­chestre de Ray Charles, l’é­vo­lu­tion des ins­tru­ments ampli­fiés dans la musique afro-amé­ri­caine le pous­sant à cette conver­sion. Le modèle est une Fen­der Jazz Bass typique de 1966, ce qui nous per­met de dater de façon assez cer­taine cette réclame. Edgar Willis est un grand nom mais il est bien oublié. Il suf­fit de voir l’ar­ticle an anglais sur Wiki­pe­dia, qui tient en une ligne.

  • Basse,  Fender,  Figures De La Soul,  Hip Hop,  Motown,  Musique,  Rock

    Raphael Saadiq et l’Univox Eagle Bass

    Les articles les plus brefs sont peut-être les plus plaisants. J’ai assez long­temps cher­ché l’o­ri­gine de l’é­trange basse qui a long­temps accom­pa­gné Raphael Saa­diq sur scène (jouée éga­le­ment par “Dan­ny McKaye” sur scène – il s’a­git de Daniel Aged de Inc.), avant qu’il ne soit “endor­sé” par la marque Per­for­mance. J’ai tou­jours pen­sé, de loin, qu’il s’a­gis­sait d’une étrange Fen­der consti­tuée de pièces éparses sévè­re­ment buri­nées. Mon hypo­thèse la plus plau­sible était qu’elle était consti­tuée d’un corps en aca­jou d’o­ri­gine incon­nue et d’un manche de Jazz Bass en érable dont on aurait déco­ré la tête en har­mo­nie avec la fini­tion aca­jou naturelle. Il n’en est rien : c’est une Eagle Bass…

  • Bar-Kays,  Basse,  Figures De La Soul,  Musique,  Psychédélique

    Hot Buttered Soul : chronique d’un miracle

      Miracle, car après les mal­heu­reuses ventes de Pre­sen­ting Isaac Hayes (1968), le second effort solo de l’ar­tiste man­qua de voir le jour. Il est pour­tant la clef de voûte de la muta­tion de compositeur/arrangeur pour Stax en artiste-inter­prète maî­tri­sant, selon son exi­gence ini­tiale, l’in­té­gra­li­té du pro­ces­sus de pro­duc­tion. C’est le chaî­non néces­saire à la muta­tion de Hayes en Moïse Noir. La démarche d’I­saac Hayes pour son Hot But­te­red Soul (notez la mul­ti­pli­ci­té des sens pos­sibles) est pas­sion­nante en cela qu’elle balaie les inep­ties sur la ségré­ga­tion des noirs fai­sant de la musique noire et des blancs qui essaient de les imi­ter, moins bons, car frap­pés de pseu­do-culpa­bi­li­té, etc. En effet,…

  • Basse,  Disques,  Figures De La Soul,  Funk,  Jazz,  Marvin Gaye,  Musique,  Pianiste

    Le massage musical de Leon Ware

      Leon Ware n’ap­pa­raît pas comme un nom fami­lier pour qui n’est  pas aus­si mono­ma­niaque que moi. Il n’en reste pas moins un remar­quable com­po­si­teur, puis­qu’il est l’or­fèvre d’un de mes titres pré­fé­rés inter­pré­tés par Mar­vin Gaye, I Want You. Ware,  natif de Detroit (“Motor City”) employé par Ber­ry Gor­dy (aux manettes de Motown), devait res­ter un fai­seurs de chan­sons mais guère plus, comme en témoi­gna l’ab­sence de pro­mo­tion totale pour son pre­mier opus solo, Musi­cal Mas­sage (1976). Avec I Want You, Mar­vin Gaye trou­vait la tran­si­tion idéale après un Let’s Get it on suave, enre­gis­tré entre les deux pôles Motown de l’é­poque (Detroit et Los Angeles). Si ce der­nier…

  • Basse,  Fender,  Figures De La Soul,  Funk,  Histoire de basses,  Musique

    Black Octopus de Paul Jackson

    Por­trait à la japo­naise pour cet opus pro­duit au pays du soleil levant. Assez mécon­nu, il a été réédi­té récem­ment en CD alors que la cote du vinyle s’en­vole tant il devient rare. Jack­son m’ap­pa­raît tou­jours comme l’an­ti­thèse d’un Jaco Pas­to­rius, qui pose le cadre de la basse moderne. L’o­mé­ga de l’al­pha, qui n’en luit pas moins pour autant. Là où le pre­mier se carac­té­rise par sa vir­tuo­si­té d’exé­cu­tion musi­cale (vitesse, tech­ni­ci­té har­mo­nique) et un son cla­quant haut-medium, le second renoue avec la crasse bas­sis­tique des graves syn­co­pés pour nous offrir un funk-soul-jazz de luxe, alors que le seul maître à abord s’ac­quitte volon­tiers et de façon hono­rable de la…

  • Afro-Beat,  Basse,  Batteur,  Contrebasse,  Disques,  Fender,  Figures De La Soul,  Guitare,  Hip Hop,  Histoire de basses,  Jazz,  Musique

    Le pouce de Fred Thomas

    “Le faire jus­qu’au tré­pas”, telle est la devise du big band soul pro­duit et emme­né par James Brown, The JB’S (Doing it to death), paru sur le label People en 1973. Les frères Phelps et Boot­sy Col­lins ont déjà quit­té le groupe en proie aux crises méga­lo­ma­niaques et au carac­tère diri­giste de Brown. Une note mal pla­cée ou fausse et les musi­ciens hyper­syn­chrones se voient congé­diés. On retrouve les légen­daires cuivres : Maceo Par­ker au saxo­phone ténor (qui orga­nise la cor­diale dis­si­dence qui a pro­duit paral­lè­le­ment son exquis Maceo & All The King’s Men en 1970) et Fred Wes­ley au trom­bone diabolique. Que de pépites dans ce style soul-funk “pri­mi­tif”, mar­qué…

  • Basse,  Motown,  Musique

    Tony Newton et la Motown Revue

    Les années passent et, s’il on a fait sor­tir il y a une ving­taine d’an­nées James Jamer­son de l’ombre, ain­si que Bob Bab­bitt, les autres bas­sistes – leur rôle est cen­tral dans le “son” du sna­ke­pit – demeurent négli­gés, sinon oubliés. Certes, Wil­ton Fel­der est avant toute chose consi­dé­ré pour et par sa vir­tuo­si­té de saxo­pho­niste et direc­teur musi­cal des Cru­sa­ders. Il n’en demeure pas moins un excellent bas­siste : outre ses lignes de basses occa­sion­nelles pour Motown, il illu­mine le fameux live de 1972 de Grant Green, Live at the Ligh­thouse. Pas­sons donc à un autre bas­siste qua­si incon­nu, mais dont le propre site inter­net nous per­met de décou­vrir son…

  • Basse,  Histoire de basses,  Musique,  Rock,  Violin Bass

    Naissance d’une Höfner “violin bass”

    C’est la “Beatle Bass” par excel­lence, celle que Paul McCart­ney ache­ta à Ham­bourg pour ne pas se rui­ner dans l’a­chat d’une oné­reuse Fen­der ou Ricken­ba­cker estam­pillées “made in USA”.  Stuart Sut­cliffe, pre­mier à tenir la basse dans les Sil­ver Beatles deve­nus Beatles, avait déjà jeté son dévo­lu sur la demi-caisse Höf­ner Pre­sident 500/5. Quand les sca­ra­bées déci­dèrent de retour­ner à Liver­pool, Stuart Sut­cliffe choi­sit de reprendre ses études d’arts, occa­sion­nant la muta­tion de “Sir Paul” en bas­siste de génie. McCart­ney débau­cha un modèle gau­cher qui ména­gea alors sa tire­lire de cou­reur de cachet au Cavern Club de Ham­bourg. Il com­men­ça par gra­ver ses pre­mières lignes de basse alors que Tony She­ri­dan…

  • Basse,  Figures De La Soul,  Motown,  Musique

    Charles Bradley à Paris

    J’é­tais au concert de Charles Brad­ley, le soul man bour­lin­gueur et ancien cuis­tot, qui connaît le suc­cès à 62 ans. Repé­ré par Dap­tone Records, la fameuse mai­son de disque qui a déjà à son cata­logue Lee Fields et Sha­ron Jones, Brad­ley forme un duo avec le guitariste/producteur Tho­mas Bren­neck aus­si pro­li­fique que le tan­dem Otis Redding/Steve Crop­per (j’en pro­fite, pour saluer la mémoire de Donald “Duck” Dunn, le fré­tillant bas­siste des MG’s). Un  film bio­gra­phique lui étant consa­cré devrait bien­tôt sortir. Stu­pé­fait, je découvre que le titre No Time For Drea­ming est une com­po­si­tion de Sir Joe Quar­ter­man, artiste dont je vénère le LP Sir Joe Quar­ter­man & Free Soul.…