La comète Soul Alice Clark
La carrière de cette native de Bedford-Stuyvesant, Brooklyn (New York), aura duré à peine quatre années, entre 1968 – 1972. Le reste de sa vie sera constitué de ce qui est l’avatar de nombreuses vies terrestres : l’anonymat.
Si aujourd’hui, grâce aux rééditions du label parisien Wewantsounds, Alice Clark bénéficie d’une nouvelle popularité posthume, ses disques ont toujours été un échec commercial. Si ce disque éponyme paru en 1972 chez Mainstream Records est en train de devenir une référence, avec sa part d’aura mystérieuse, son succès présent pourrait passer pour de l’ironie crue. Alice Clark impressionne par sa voix blues, que les grands écarts d’octave n’impressionnent pas.
D’album oublié, passé inaperçu, le voici érigé au rang de “classique” du genre.
Les oreilles aiguisées auront remarqué la patte reconnaissable de certains musiciens qui font le son de ce disque : Cornell Dupree (guitare), Bernard “Pretty” Purdie (batterie), Gordon Edwards (basse), et le très jazz Ted Dunbar à la guitare. Une bonne partie de l’équipe de choc que l’on retrouve sur les disques d’Aretha Franklin et Donny Hathaway. Il suffira de quelques séances aux Record Plant Studios pour que cette équipe de rêve délivre un opus de qualité. Sans remettre en cause les capacités vocales d’Alice Clarke, il paraît difficile de rater un disque avec un casting aussi prestigieux.
Joyau de ce disque, le titre Never Did I Stop Loving You, écrit par la chanteuse jazz Juanita Fleming, a cette justesse et cette assurance et en même temps une once de fragilité, compensée par une ferveur musicale et un tempo enlevé. Si le disque ne réinvente pas le genre,
https://aliceclark.bandcamp.com/album/alice-clark