Charles Wright & the Watts 103rd Street Rhythm Band
“Exprime-toi !”
Tel est l’hymne de ce groupe relativement éphémère, puisqu’il ne produira que trois albums entre 1967 et 1969. Charles Wright, natif du Mississippi qui migra en Californie à l’âge de 12 ans, poursuivra sa carrière de chanteur en solo. Pourtant, le groupe qui l’accompagne, le Watts 103rd Street Rhythm Band (en référence au célèbre quartier afro-américain qui entra en rébellion en août 1965), laisse une empreinte particulièrement forte sur la musique du début des années 1970. Le noyau du groupe, composé de Benorce Blackmon à la guitare, Melvin Dunlop à la basse et James Gadson à la batterie, se fait remarquer : ils épauleront Bill Withers lors de son concert mythique au Carnegie Hall de New York le 6 octobre 1972. Le film du concert donne un aperçu très singulier, par son cadrage et la focale orientée sur les musiciens, de l’alchimie du groupe. C’est à ce moment également que James Gadson devint un des batteurs les plus demandés en studio, de Los Angeles à Detroit, et bientôt jusqu’en Europe, où même Paul McCartney l’exige.
Plus qu’un batteur qu’on résumerait à sa technique (notamment ses grooves à la croche sur la cymbale charleston, le “16th-note groove”, qui constituent sa véritable signature), James Gadson est un musicien entier, multi-instrumentiste, rodé au travail de studio. Il est aussi un excellent chanteur, tâche dont il s’acquitte admirablement. Preuve en est lorsqu’il assure la voix lead sur Love Land, en 1970.