Fame Recording Studios
Memphis, ce n’est pas seulement la ville d’Elvis Presley. Ce n’est pas uniquement ce train du mystère auquel Jarmusch rendit hommage par un brillant triptyque cinématographique en 1989.
Dans le sillon de Stax, de petits studios essaiment dans l’état voisin du Tennessee, l’Alabama. Un documentaire exhumé des archives de Stax Records, qui date de 1969, fait la lumière sur l’alchimie du studio Fame. On y voit Booker T. and the MG’s (parmi eux, l’éminent co-auteur guitariste-arrangeur-compositeur d’Otis Redding, Steve Cropper, Donald “Duck” Dunn le bassiste frétillant, Al Jackson le magnifique, etc.), mais aussi Isaac Hayes, compositeur-pianiste-arrangeur pas tout à fait sous les feux de la rampe à l’époque, en train de formaliser un arrangement de cuivres (c’est-lui même qui insuffle vigueur au saxophone baryton) pour la section The Memphis Horns, le vocaliste Brook Benton, le bassiste David Hood et bien d’autres.
Fame Studios incarne également le fameux son “Muscle Shoals”, cette banlieue de Memphis qui vit percoler un savant mélange de blues sudiste et une soul sophistiquée (pour n’en citer que quelques grandes pointures : Otis Redding, Wilson Pickett, Isaac Hayes, Sam & Dave)
Encore une fois, pour étayer cette histoire, je ne peux que recommander la formidable somme de Peter Guralnick traduite chez Allia, Sweet Soul Music.