Phil Upchurch
Il est impossible de négliger l’apport et le rôle de Phil Upchurch dans la musique afro-américaine, dans la soul, le gospel, le blues, le jazz. À la fois bassiste et guitariste, aussi à l’aise et raffiné sur les deux instruments, il perce en 1961 avec le Phil Upchurch Combo et son You can’t sit down. Petite merveille de facture classique rhythm & blues, le titre consiste en un dialogue instrumental entre la guitare, un orgue hammond déchaîné et une basse, un saxophone.
Fait anecdotique ou découverte décisive, c’est l’écoute de la basse de Phil Upchurch sur ce disque qui décide John Baldwin, futur “John Paul Jones”, musicien de studio britannique d’abord claviériste ( et futur Led Zeppelin) à se convertir à la basse Fender.
Je retiens personnellement la contribution de Phil Upchurch à l’album légendaire de Donny Hathaway, Everything Is Everything et particulièrement au titre Voices Inside (Everything Is Everything) co-écrit par Richard Evans, Ric Powell, Phil Upchurch (et déjà évoqué ici pour l’incroyable improvisation à la basse du jeune Willie Weeks sur la version live). Comme souvent, il y excelle tant à la guitare qu’à la basse électrique. Pour mémoire, on retrouve également l’excellent Louis Satterfield à la basse (I Believe to My Soul, reprise de Ray Charles arrangée pour l’occasion en majeur, lui donnant un nouveau souffle indéniable) ainsi que Marshall Hawkins à la contrebasse (sur Sugar Lee).
Enfin, ne manquez pas de jeter une oreille sur l’honorable The Way I Feel de Phil Upchurch paru chez Cadet en 1969, qui fait figure de prélude à l’excellent album de Donny Hathaway quelques mois plus tard chez Atlantic. On y retrouve une équipe de musiciens de classe : Phil Upchurch (guitare), Donny Hathaway (piano), Louis Satterfield (basse), Morris Jennings (batterie) et Bobby Christian (percussions).