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Cinéma, Diggers, Exploitation, Hip Hop, Industrie musicale, Motown, Musiciens anonymes, Musique, Musique populaire, Production musicale
La “Library Music” comme genre musical
Library music gives us a picture of the way day-to-day music sounded decades ago. Rien à voir avec les bibliothèques, mais un peu quand même. Plutôt, il y a à voir avec la notion de collection. La “Library Music” a été un modèle de développement économique de l’industrie musicale britannique qui connut ses heures glorieuses des années 1960 aux années 1980. Il s’agissait pour les producteurs de ces entreprises de rechercher les musiciens de studios les plus idoines pour concocter les bandes-son de films, téléfilms, séries, TV, génériques TV en tous genres, et d’en constituer un richissime catalogue. On l’appelle donc littéralement Musique de bibliothèque. Un genre qui jouxte l’édition musicale phonogramme…
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Bembeya Jazz National, un demi-siècle de jazz guinéen
C’est l’orchestre le plus populaire de la République démocratique de Guinée fondée sous la présidence d’Ahmed Sekou Touré 2 octobre 1958. Pour mémoire, le pays avait radicalement rompu les relations diplomatiques avec la France coloniale qui s’étiolait sous De Gaulle. Dans ce contexte de “renaissance” et dans un élan d’optimiste, le Bembeya Jazz National voit le jour, constitué de virtuoses, sous la forme d’un big band à la rythmique électrique : tous ses musiciens étaient donc des fonctionnaires (croyez que ceux-là n’avaient rien d’oisifs). Une institution qui dépassera l’Afrique post-coloniale en exportant ses productions dans les territoires francophones. C’est sous la houlette de Sekou Diabaté, alias “Diamond Fingers” que cette formation…
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Robert Palmer
Je ne pouvais m’empêcher de parler un peu de Robert Palmer. Mon enfance marquée par l’instrumentation de Johnny & Mary pour la publicité des automobiles Renault 9 et 11 en 1987 ainsi que l’illustration sonore pour la bière Heineken avec Every Kinda People (excellent titre par ailleurs) ne m’avaient pas laissé imaginer la créativité et la multiplicité des genres musicaux qu’il avait approchés et dans lesquels il avait, in fine, souvent excellé. Et puis, en fan des Meters de la Nouvelle-Orléans, ces parrains du funk dépouillé qui puisent aux racines blues marécageuses, j’ai réalisé qu’ils avaient participé à l’album du britannique Robert Palmer Sneakin’ Sally Through the Alley en 1974.…
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Average White Band : Scot-Soul
AWB, ce sont d’abord deux gueules. Il y a d’abord cette voix arrière-gutturale qui cherche le timbre d’un sax ou peut-être bien celui d’un chat de gouttière. Oui, c’est le roux Hamish Stuart qui fait l’ascenseur entre ses deux octaves. Un voix souple, ronde, jamais nasillarde, presque féminine. Il y a cette complémentarité presque impossible à déterminer, à contingenter. Oui, Hamish Stuart et Alan Gorrie forment un duo de leaders, alternant les couplets et leurs instruments. Gorrie à la voix plus écorchée, Stuart est plus soul. Roger Ball (saxophone/claviers) les aide à charpenter ces morceaux issus de thèmes brodés pendant des jam sessions. L’exemple de Schoolboy Crush est parfait à…
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Gimme Five
Je remercie Bernard Viguié, bassiste (Les Innocents, Thomas Fersen et tant d’autres) qui a répondu à mes questions avec sympathie. Ce site reflétant mes goût musicaux toujours en évolution mais suffisamment ancrés sur la période 1960/1970, il en résulte que les allusions à la basse reviennent quasiment toujours à la “Fender Bass”. Pourtant, il se produit au début des années 1980 une mutation qu’aucune firme produisant des basses électriques de façon industrielle, il me semble, n’a anticipée. Pas même Fender. Il s’agit de l’extension du registre de la basse électrique vers les “très graves”. Jusqu’ici, on se contentait généralement de descendre sa corde de Mi en Ré, comme par exemple James…
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Un entretien avec James Jamerson (1979)
On a souvent exagéré les propos de James Jamerson (1936 – 1983), tant il existe actuellement peu de sources et par conséquent, une recrudescence d’affabulations, aussi fantaisistes les unes que les autres. Pour les dissiper un peu, je vous propose une traduction de l’interview de 1979 accordée au magazine Guitar Player, qui donne voix au chapitre au maître de la basse soul. Etonnant, pas tant par le peu de révélations qu’il comporte, mais par le témoignage d’un bassiste un peu amer – qui à l’époque n’est plus à la mode – et rend compte d’une vision très stricte et traditionnaliste du rôle de bassiste. Finalement, de quoi participer encore un peu plus…
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Phil Upchurch
Il est impossible de négliger l’apport et le rôle de Phil Upchurch dans la musique afro-américaine, dans la soul, le gospel, le blues, le jazz. À la fois bassiste et guitariste, aussi à l’aise et raffiné sur les deux instruments, il perce en 1961 avec le Phil Upchurch Combo et son You can’t sit down. Petite merveille de facture classique rhythm & blues, le titre consiste en un dialogue instrumental entre la guitare, un orgue hammond déchaîné et une basse, un saxophone. Fait anecdotique ou découverte décisive, c’est l’écoute de la basse de Phil Upchurch sur ce disque qui décide John Baldwin, futur “John Paul Jones”, musicien de studio britannique…
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Art, édition, Figures de l'édition, Librairie, Littérature, Livres, Musique, Pauvert, Politique éditoriale
Pierre Faucheux / Jazz
J’admire depuis ma période étudiante le travail de Pierre Faucheux. Je dénichais avec avidité ses “vieilles” couvertures pour les premiers livres de poche et dans la plus dépouillé collection “Liberté” chez Jean-Jacques Pauvert au marché du livre du parc Georges-Brassens, dans le 15e arrondissement. C’est l’occasion de présenter deux couvertures très graphiques et simples composées pour des livres de Boris Vian, en l’occurrence : un tome de théâtre chez Jean-Jacques Pauvert en 1965 et l’édition de En avant la zizique paru en 1971 à La Jeune Parque, illustre et mystérieux éditeur de la rue des Saints-Pères passé de Valéry à la confection de yaourts, dont vous trouverez une bibliographie lacunaire ici (lisez…
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Joseph “Lucky” Scott
Joseph “Lucky” Scott est un élément fondamental du son de Curtis Mayfield. Mais comme la plupart des sidemen, il n’intéresse que peu le public. Pourtant, une vidéo sur youtube se prêtant au risible jeu des “25 meilleurs bassistes du monde” le liste comme l’un d’eux. Joseph Lucky Scott a fait ses armes lors des dernières années du groupe “The Impressions”, emmené par Curtis Mayfield lui-même. We gotta have peace, joué en live au mythique programme britannique “The Old Grey Whistle” est révélateur : Lucky Scott y assène une ligne de basse virtuose dans la pure tradition R&B, l’agémentant de ses chœurs. On retrouve Joseph “Lucky” Scott sur les albums les plus…
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Al Green, Hi Records & Hi Rhythm section
La métamorphose que connut Hi Records en passant sous la houlette de Willie Mitchell allait avoir une résonance sans précédent sur l’histoire de la soul music et de façon générale sur l’industrie musicale des années 1970. Alors cantonnée à des productions rockabilly et country blues, Hi Records occasionne une véritable renaissance dans une Memphis qui a déjà connu une entreprise glorieuse, celle de Jim Stewart et Estelle Axton, Stax. C’est encore une fois le précieux Sweet Soul Music de Peter Guralnick, qui nous fournit les détails de ce tournant musical (voir le chapitre “Les beaux jours de Hi”, p. 344 dans l’édition française de 2003 publiée chez Allia). Pour Guralnick,…